Promenade horrifique

Dans le calme d'un nuit brillante des lumières de New york, Central Park, un soir de veille d'Haloween éclairé seulement par la lumière de la lune resonnant des seuls frémissements des feuilles agitées par le vent.Des bruits de pas, des talons avancant inexorablement dans une sombre progression furtive.En quète de son repas nocture Abby les sens en eveil cherchait....Une proie, un compagnon, n'importe quoi qui pourrait briser la sombre solitude de ce moment.
*soupir* Quel calme!!C'est même TROP calme voila longtemps que je n'ai plus vu mort qui vive.Ou sont ils tous passés!* Ces derniers jours Abby avait arpenté toute la ville et ses coins chaud dans l'espoir de capter une présence amicale (qu'arrivait il donc a Lestat, Yael, Arandjel...Et surtout ce cher Cross?) elle avait pourtant pensé qu'en se plongeant dans la verte solitude de Central Park elle serait plus a même de capter des signaux mentaux.
La haute silhouette vetue d'une tunique rouge cintrée par une fine ceinture noire faisait résonner de hautes bottes/cuissardes a talon aiguille attachées a hauteur des mollets par des lacets

Arandjel ne parvenait pas à trouver le calme. Un rien l'énervait, plus encore qu'à l'habitude. Un symptôme classique de l'approche de la pleine lune... Le jeune serbe jeta rapidement un coup d'oeil au calendrier pour avoir confirmation de ses pensées. Le lendemain... Il se transformerait le lendemain. Fatigué à l'avance des efforts qu'il aurait à faire pour se maîtriser durant cette nuit, il décida de sortir. L'enfermement, dans ces périodes où son côté animal resurgissait, ne lui valait rien. Il jeta sur ses épaules un manteau - il faisait toujours froid, la nuit - et déambula pendant longtemps dans la ville, avant d'échouer sur un banc de Central Park. Le soleil se couchant, le loup-garou sortit son calepin, qui ne le quittait jamais, et commença un croquis de ce qu'il voyait. La nuit arriva avant qu'il n'ait terminé, mais un des avantages de sa situation était qu'il était presque nyctalope. Ce qui, pour un dessinateur acharné comme lui, n'était pas négligeable.

Il s'arrêta au bout d'un moment, laissant son dessin à moitié esquissé, et se perdit dans la contemplation de la lune, presque pleine. Beaucoup d'humains auraient dit pleine. Ils n'avaient pas la même sensibilité que lui aux phases de la lune, c'était logique. Un bruit infime le mit aux aguets. Quelqu'un marchait dans le parc. Pourtant, à cette heure-ci, il n'y aurait dû y avoir personne. La silhouette qu'il vit approcher était trop floue dans les ténèbres pour le renseigner, mais son odeur lui apprit son identité. Abby. Il la salua tandis qu'elle approchait.

"Bonjour, Abby. Quel bon vent vous amène ?"

Abby, parfaitement consciente que le jeune loup garou l'avait sentie, sortie de l'ombre, s'avança vers lui et s'inclina légèrement, posant ses deux paumes sur ses genou. Elle regarda l'esquisse d'Arandjel et lui répondit :
"Par une belle nuit comme celle la j'ai eu envie de sortir goûter le frais de la nuit...Et également essayer de voir si je en pouvais trouver un compagnon de solitude"
Malgré le fait qu'Abby aimait la solitude il était tout de même un peu pénible de n'avoir personne à qui parler.Elle éspèrait donc que Arandjel n'allait pas la rejeter.

Arandjel resta un moment silencieux, le regard perdu dans le lointain. Un compagnon de solitude...

"Faites comme vous voulez. Restez avec moi si cela vous plait. Si vous voulez allez ailleurs, allez-y. Je n'ai pas pour habitude de restreindre les mouvements des gens."

Le jeune loup-garou se corrigea. Son ton avait été trop sec. Il fallait qu'il apprenne à contrôler sa mauvaise humeur...

"Veuillez pardonner ma brusquerie, Abby. Disons qu'à cette époque du mois, j'ai tendance à être assez irritable. Mais je crois qu'un peu de compagnie me ferait du bien. Si vous désirez de la compagnie, je serais très heureux de rester avec vous cette nuit."

Peut-être cela pourrait-il le consoler de la solitude inéluctable qui l'attendait la nuit suivante... Il reporta son regard sur son esquisse. Le soleil se détachait derrière la silhouette majestueuse d'un arbre. Un sourire découvrit ses dents. Encore un tic animal... Il chassa sa transformation prochaine de son esprit et s'adressa à Abby :

"Avez-vous envie de vous promener, Abby ?"

Abby, pas du tout choquée par le ton du jeune loup, lui adressa un petit sourire: "Ne vous inquiétez pas, je sent votre nervosité et j'en devine la cause, je vous fais confiance je sais que si vous étiez amené à me faire du mal je serais apte a réagir et à me défendre." L'idée de compagnon de solitude l'avait apparement touché.
"Eh bien mon cher! Pourquoi pas nous pourrions marcher un peu en attendant l'heure pour moi d'aller me coucher."

"J'espère sincèrement ne plus jamais faire de mal à quiconque..."

La voix d'Arandjel, rauque de tristesse, s'était brisée à la fin de sa phrase. A quoi bon, se disait-il, à quoi bon ne plus faire de mal ? C'est trop tard... Le jeune serbe s'efforça de chasser ses idées sombres en regardant son amie. Il hocha la tête et se leva, après avoir soigneusement rangé son dessin.

"Je vous envie. Personnellement, je ne crois pas être capable de dormir cette nuit..."

Le jeune loup-garou sourit amèrement, puis demanda à sa compagne de solitude, puisque tel était leur statut ce soir-là :

"Où voulez-vous aller, Abby ? Pour ma part, je privilégierais les lieux calmes, et ce parc me parait très agréable, qu'en pensez-vous ?"

Abby, malgré sa dureté, ne pus s'empêcher d'éprouver une pointe de compassion, décelant dans la voix du jeune serbe une tristesse qui devait dissimuler une lourde souffrance. Le "statut" de loup-garou n'était pas facile à assumer, elle le savait pour en avoir rencontré dans ses longues errances. Elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver de l' empathie pour Arandjel, les transformations, les relations, la vie quotidienne même devenaient difficiles. Impossible de construire quoi que ce soit avec qui que ce soit, il n'avait que deux choix : la solitude ou trouver quelqu'un de suffisamment fort pour réussir à le contenir.

"Je vous envie. Personnellement, je ne crois pas être capable de dormir cette nuit..."

"Ne m'enviez pas, croyez vous qu'il soit enviable de n'avoir pas d'autres choix que de se terrer tel un bête au premiers rayons du jour? Croyez vous que devoir vivre éternellement ainsi soit une chance?"

Bien sur elle savait qu'il ne le pensait pas, elle regretta son mouvement épidermique, après tout elle avait eu le temps de s'accoutumer de cet état, elle avait même fini par plutôt l'apprécier. Bien sur elle ne lui en dit rien, il aurait été parfaitement inutile, voir même indécent, d'exhiber sa "chance" devant le jeune homme.


"Où voulez-vous aller, Abby ? Pour ma part, je privilégierais les lieux calmes, et ce parc me parait très agréable, qu'en pensez-vous ?"

"Le calme me convient, je ne suis pas encore trop affamée et je peux parfaitement trouver de quoi me sustenter ici"

Arandjel regarda doucement Abby lorsqu'elle lui répondit sur un ton irrité. Un sourire triste apparut sur son visage, tandis qu'il murmurait d'une voix rauque et douce, sans s'énerver, alors que cela lui arrivait si souvent :

"Je ne sais pas si vous avez de la chance, Abby. Je ne suis pas à votre place, je n'ai jamais rien ressenti de tel. Tout ce que je sais, c'est que je donnerais n'importe quoi pour avoir le bonheur de changer mon passé. Mais vous avez raison. Je ne vous envie pas de devoir vous terrer "comme une bête". Simplement, moi, je suis une bête..."

Il détourna légèrement le visage, puis inspira profondément pour retrouver son équilibre intérieur. Il ne voulait pas laisser le passé ressurgir, sinon, il risquait de passer la nuit à pleurer, désespéré. Et comme il tenait compagnie à Abby, il ne pouvait pas se le permettre. Quelques secondes lui suffirent à éloigner les larmes qui menaçaient de poindre sur son visage.

"Parfait. Dans ce cas, allons-y."

Il s'engagea dans une allée en compagnie de son amie vampire, et changea de sujet de conversation, le précédent lui étant bien trop pénible.

"Je crois savoir que nous sommes la veille de la fête d'Halloween, non ? En serez-vous ?"

"Bien entendu, quelle meilleure période pour chasser...Et se rendre compte de la bêtise humaine!" Elle accompagna sa réplique d'un petit rire. Marchant au coté du jeune homme elle regretta de lui avoir fait aborder son passé et espérait que celui ci ne lui en tiendrait pas rigueur.
"Nous ne sommes pas des bêtes, ni vous ni moi, certains considéreraient que c'est une chance d'avoir nos dons. Bien sur nous, cela nous semble insupportable mais n'oubliez pas, c'est une seconde chance qui nous a été offerte. Ça n'est pas donné a tout le monde. Tout le monde n'a pas une seconde vie (dans mon cas en tout cas)"

Elle savait que, bien sur, leurs statuts était différent et qu'il serait difficile pour le jeune serbe de l'admettre.

Se rendre compte de la bêtise humaine... Arandjel sourit et répondit :

"J'aimerais en être, mais, malheureusement, une circonstance indépendante de ma volonté m'empêchera de m'y rendre. Normalement, je parviens à garder contrôle de moi-même, mais je ne veux pas prendre de risques. Si je relâchais mon attention une seule seconde, je pourrais faire un carnage parmi tous ces enfants..."

Le jeune serbe avait le regard perdu au loin, comme dans un horizon qu'il était le seul à apercevoir. Il rectifia avec douceur les paroles d'Abby :

"Une seconde chance... C'est peut-être vrai pour vous, les vampires. Mais moi, je ne suis pas mort. J'ai simplement été mordu par un loup-garou, une fois où je me suis attardé dans nos Carpathes après le coucher du soleil. J'avais 16 ans. Ma vie s'est plutôt arrêtée ce jour-là ; j'ai dû partir de chez moi, quitter ma mère et me mettre à errer sur les routes, loin de tous mes semblables, pour ne pas leur faire de mal..."

Il s'interrompit brusquement. Après un court silence, il ajouta d'un ton brusque :

"Ceux qui considèrent comme une chance d'avoir mes dons sont des ignorants !"

Puis il s'excusa aussitôt auprès de son amie :

"Pardonnez-moi. Je ne devrais pas exprimer mon ressentiment en votre présence, vous n'y êtes pour rien..."

Abby ne su trop quoi répondre, il est vrai que la situation d'Arandjel n'était pas facile, mais qu'est ce qui était facile dans cette vie? Elle se dit qu'il ne servirait à rien d'afficher un air compatissant ou de lui lancer un regard empreint de pitié (il n'en avait surtout pas besoin). Néanmoins elle estimait nécessaire que le jeune loup comprenne qu'elle savait ce qu'il ressentait. Mais comment le lui exprimer?